La beauté
Est compagne silencieuse
De l’amour qui la précède
Elle ne craint pas les précipices
Les chutes vertigineuses
Les vides sans rappel
Elle longe l’inaccessible
Sa grâce
Est sans pourquoi
Elle se tient sans bouger
Au centre de nos vies
Doucement elle appelle
Puis d’un bond nous atteint
Nous comble
Nous ravit
Elle n’a rien de commun
Avec la perfection
Soleil qui aveugle
Elle s’enfonce va-nu-pieds
Dans les ombres feuillues
Les ronces de la nuit
Elle n’a pas son pareil
Pour adresser de loin
Des signes éblouis
Nous la reconnaissons
À ce qu’elle creuse en nous
De rêves inassouvis
La saisir c’est la perdre
Elle se contemple
De loin
Nous sommes ses amants
Ses princes
Ses mendiants fous
Elle nous prend par la main
Nous fait franchir des ponts
Enjambe des abîmes
Son cœur joue
En sourdine
Une note blessée
Une musique très pauvre
Tendre larme perdue
Petite cantate oubliée
Et nous voici trouvés
Et nous voici rejoints
Par Cela qui nous aime
Une clairière brûlante
Une étoile de joie
Une enfance désarmée.
Jean Lavoué, 30 août 2018
Photo cherylholt Pixabay
Une étoile de joie
Une enfance désarmée.
Jean Lavoué, 30 août 2018
Photo cherylholt Pixabay
1 commentaire:
Mmm, la beauté qui n'a rien de commun avec la perfection... oui! Et pourtant, et pourtant, n'est-ce pas la beauté qui est parfaite? Qu'est-ce que la perfection si elle n'est pas ce trouble qui nous charme, ce sens de la vie qui jouit d'elle-même et nous invite? Ce ne serait pas ça, la perfection, cette puissance de douceur?
Enregistrer un commentaire