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dimanche 2 septembre 2018

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La beauté
Est compagne silencieuse
De l’amour qui la précède

Elle ne craint pas les précipices
Les chutes vertigineuses
Les vides sans rappel

Elle longe l’inaccessible
Sa grâce
Est sans pourquoi

Elle se tient sans bouger
Au centre de nos vies
Doucement elle appelle

Puis d’un bond nous atteint
Nous comble
Nous ravit

Elle n’a rien de commun
Avec la perfection
Soleil qui aveugle

Elle s’enfonce va-nu-pieds
Dans les ombres feuillues
Les ronces de la nuit

Elle n’a pas son pareil
Pour adresser de loin
Des signes éblouis

Nous la reconnaissons
À ce qu’elle creuse en nous
De rêves inassouvis

La saisir c’est la perdre
Elle se contemple
De loin

Nous sommes ses amants
Ses princes
Ses mendiants fous

Elle nous prend par la main
Nous fait franchir des ponts
Enjambe des abîmes

Son cœur joue
En sourdine
Une note blessée

Une musique très pauvre
Tendre larme perdue
Petite cantate oubliée

Et nous voici trouvés
Et nous voici rejoints
Par Cela qui nous aime

Une clairière brûlante
Une étoile de joie
Une enfance désarmée.

Jean Lavoué, 30 août 2018
Photo cherylholt Pixabay

1 commentaire:

yves a dit…

Mmm, la beauté qui n'a rien de commun avec la perfection... oui! Et pourtant, et pourtant, n'est-ce pas la beauté qui est parfaite? Qu'est-ce que la perfection si elle n'est pas ce trouble qui nous charme, ce sens de la vie qui jouit d'elle-même et nous invite? Ce ne serait pas ça, la perfection, cette puissance de douceur?

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