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lundi 22 octobre 2018

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Maintenant que le monde
Vient frapper jour et nuit
Aux carreaux de ta vie,
Tu t’en remets au vent,
Aux ailes du silence
Pour trouver une lampe.

Car tout est confondu :
La violence et l’ennui,
Le mensonge et l’ivresse,
Le miroir et l’envie.

Cette fenêtre close
Sur un mur en aveugle
Pourquoi t’y cognes-tu,
Papillon sans issue ?

Tu le sais mais sans preuves
Qu’au fond tu n’es pas seul
À lutter pied à pied
Sous l’écran ténébreux.

Alors tu t’en remets
Aux signes fraternels,
Aux gestes inattendus,
À l’éclat d’un sourire,

À ces paroles pauvres,
À ces mains qui bénissent,
À ces voix effleurant
Les astres de leurs doigts. 

Car nul ne pourra vaincre
Sans ciel et sans étoile,
Sans arbres effeuillés,
Sans lumières d’enfance.

Le poème est en toi
Comme un matin gagné
Sur le flot continu
Des marées qui t’emportent.

Tu as soif de ces grèves
Au solstice de l’âme,
De ces joncs couronnés
Par les feux de la joie.

Toi qui ne peux rejoindre
Les rives insouciantes,
Tu les dessines en toi
Dans ce chant délivré.

De toutes ces douleurs
Dont nous sommes tressés,
Seul te sauve l’écho
Du Passant désarmé.


Jean Lavoué, 22 octobre 2018
Photo superdirk Pixabay



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