Maintenant que l’automne
Se fait complice du printemps,
Retrouverons-nous ces rives au goût de paix ?
Nous savons que nous traverserons l’hiver
Sans rien renier de nos révoltes :
Nos paroles, nous en ferons
Des bourgeons pour demain,
Des sèves incandescentes ;
À jamais nous ferons taire les hontes
Dont l’écorce nous emmurait ;
Nous ne retournerons pas sous terre :
C’est au grand jour que nous préparerons l’été,
C’est ensemble que nous célébrerons la terre,
Cicatrisant ses blessures,
Honorant ses matins.
Nous nous relèverons dignement de cette pauvreté
Qui hier encore nous humiliait ;
Ce murmure des racines qui soudain a pris corps,
Ce remuement de branches,
Ces tempêtes au goût sauvage
Nous en ferons la flamme de nos yeux,
Des mains qui reconstruisent,
Des brassées de gestes fraternels.
Nous préparerons des fêtes
Au goût d’azur et de lumière.
Détruire n’est pas notre destin :
Nous sommes faits pour le bonheur et pour aimer.
Pour nous réconcilier,
Il nous faudrait cette patience,
Cette oreille attentive aux rumeurs de la nuit.
Nous avons libéré nos volières
De tant de cris d’oiseaux :
Nous ne retournerons pas en cage,
Nous ne resterons pas prisonniers de l’enclos ;
Nous avons, pour de bon, franchi des barrières
Qui ne se refermerons plus sur nous.
Nous sommes à présent un peuple debout
Qui pourra compter sur demain.
Nous guetterons signes d’avril, vergers en fleur,
Sans oublier mais sans sombrer :
Nous avons mieux à faire...
À nous soutenir et à nous aider.
Jean Lavoué, texte et photo le 10 décembre 2018
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