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vendredi 10 mai 2019

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Avance sur les pas de l’aube,
Passant, sans souci du chemin,
Amant de frontières inconnues,
Pèlerin, dans la fraîcheur des herbes
Balayées par la joie.

Ton rythme soit d’enfance et de pauvreté,
Indifférent aux pesanteurs et aux mirages
Mais sûr de l’élan qui te redresse,
Confiant dans le feu des visages,
Capable d’aller l’amble
Avec les arbres, les nuages et le vent.

Quand s’ouvre le toit du monde
Tu es dehors et tu bénis l’instant :
La nuit des tombeaux n’a plus cours.
Te voici redevable aux hôtes de ta vie,
De tous ceux-là qui te tiennent en leur patience,
Bergers de tes silences, gardiens de ta parole,
Amis de longue attente,
Mineurs de fond de la promesse qui pousse en toi.

Dans le printemps des mots
Tu guettes avec ardeur chaque frémissement,
Chaque fleur, chaque bourgeon, chaque bulbe aux éclats ;
Les oiseaux se livrent dans tes marges :
Dans le blanc de la page tu les crois,
Tu les honores,
Tu te fies à leur chant.

Vivre est un jardin d’amour,
Ce havre de ferveur que tu quittes parfois
Pour des broussailles grises,
Un enchevêtrement de ronces denses
Jusqu’à ce lieu perdu où l’inconnu fait signe en toi,
Défriche des sentiers,
Te ramène tel un rameur tranquille vers cette île secrète
Où ton nom est gravé.


Jean Lavoué, 9 mai 2019
Photo tonmuller/pixabay












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