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mardi 14 mai 2019

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Certains croient à la migration du vent,
Aux animaux qui de loin s’encouragent
Et se répondent,
A l’âme se cherchant un nouvel abri,
D’autres croient au miracle
De se tenir encore debout après la nuit,
À l’étonnement d’un éveil,
À la jubilation de s’éprendre toujours dans le soleil,
D’autres enfin s’abandonnent,
Toutes voiles déployées, vers l’inconnu néant...

Moi je crois à l’amour neuf,
Au secret indicible,
Au murmure d’un vrai silence,
À la clarté sans énigme,
Au Souffle inédit,
À l’ardente nouveauté.

Je crois aussi aux rêves inaccomplis,
Aux moissons cisaillées,
Aux étés dévastés,
Aux saisons anéanties,
Aux automnes persistants,
Aux hivers craquants de givre,
Aux printemps sans promesses.

Je crois à la fraternité des oubliés,
Au redressement des effondrés,
Aux branches du bel amour
Qui cherchent en tout être
Une terre où fleurir,
Un ciel où se donner.

Je crois aux éblouissements du cœur,
À la communion des blessures,
Au rayonnement des visages,
Au sacrement de l’instant,
Aux bourgeons sans déclin.

Je crois en ces bras, en ces mains
Étreignant  la douleur et caressant l’absence
De tous ceux dont l’offrande et la muette épreuve
Purifient nos mémoires,
Nous sauvent de la peur,
Et nous réconcilient !

Jean Lavoué, poème publié le 10 mai 2016
www.enfancedesarbres.com

Photos : Isabelle Giraudias © Plume de Mouette










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