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samedi 18 mai 2019

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18 mai 2017, deux ans déjà :
Le chemin bifurque,
La fragilité engendre ses abeilles.
L'hôpital te devient abri familier.
Tu n'es plus sûr de rien
Si ce n'est du silence
Et de la joie qui parfois te redresse.

Marcher ne sera plus jamais comme avant :
Te voici boiteux de ton avenir ;
Mais tu entrevois des clairières,
Des passes souveraines
Où, par intermittence encore,
Le poème est roi.

Deux ans de gratitude
Pour ces miracles d'attention,
De soins inespérés,
De trouvailles inouïes.
Deux ans où la bonté
Se révèle précise, exacte,
Secourable.

C'est dans la nuit que l'on se sent reliés
À cette chaine de vivants
- Précieux, compétents, fraternels -
Auxquels votre vie sans crainte est remise.
Livré à l'autre
Tu n'en es que plus reconnaissant
Au frémissement de l'aube,
À la gloire de l'instant.

Les projets ne te quittent pas,
Ils ont la séve de tes branches :
S'ils fleurissent, tu jubiles !
Tu ne redoutes plus pour eux la fin de l'été.
Cette blessure à la hanche,
Tu la portes désormais
Comme un soleil inattendu,
Une arche pour affronter l'hiver.

Comme un arbre étonné
Dont le tronc est blessé,
Pour le calice des saisons
Tu rends grâce encore,

Pour chaque ami qui meurt
Tu te promets avec lui de durer.

Jean Lavoué, 17-18 mai 2019
Photo thomasstaub/Pixabay







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