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dimanche 26 mai 2019

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C'est le chant d'une enfance que tu nous as donné, Yann-Fañch,
Le chant d'une enfance pauvre
Où la joie allait malgré tout sa danse
Sur ses chemins de fête,

Le chant d'une enfance en deuil,
Fraternelle,
Où il te fallait vivre pour ceux parmi les tiens qui n'en eurent pas la chance
Et bientôt pour tant d'autres aussi,

Le chant d'une Bretagne humiliée,
D'une langue défaite
Que tu hisserais un jour telle une hymne souveraine
S'élevant du très-fond d'elle-même,

Le chant d'un pays défiguré,
Aux talus arasés
Dont tu ferais revivre dans le cœur de chacun
Le bondissement des sources,
Le frémissement des feuilles,
De places de villages en fêtes de nuit,

Le chant d'une terre
Dont les hommes et les femmes
Payèrent si lourd tribut à la guerre,
Et dont tu voulus par le récit rebelle de la vie du grand-oncle
Honorer la mémoire et la dignité de tous,

Le chant d'un secret
Dont tu es a jamais le gardien
Mais que tu as su transfuser dans nos âmes
Par le miracle de ta voix,

Le chant d'une histoire oubliée
Que tu as ressuscitée dans nos cœurs,
Le chant d'une amitié,
D'une mémoire exacte,
D'une flamme transmise,
D'un poème sans défaut,

Le chant d'un amour éperdu
Pour la bonté cachée dans l'homme
Qu'à force de persuasion et de patience
Tu savais réveiller,

Le chant d'un courage
Dont nous sommes tous témoins
Et que nous gardons en nous
Comme preuve de cet amour
Qui, jusqu'aux dernières lueurs de l'aube,
Ne t'aura pas quitté.

Jean Lavoué, 21 mai 2019


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