Tandis que l'été s'étire aux carreaux du soleil
La terre ne prend pas de vacances
Les années se précipitent dans les corridors de l'abîme
Nous refusons d'entendre les coups inexorables
Frappés sur les flancs de sa beauté
Les rivières et les fleuves ont soif
Les bêtes ont pressenti bien avant nous
Le désert qui venait
Déjà les forêts tremblent
Dans les steppes cernées de glaces les tourbes brûlent
Le vent redoute de porter plus loin l'étincelle
Partout dans le feu des villes
La fureur de l'homme ne faiblit pas
Serions-nous encore à deux pas du précipice
Ou aurions-nous déjà amorcé notre chute
Nous gardons les yeux ouverts mais nous ne voyons pas
Nous poursuivons notre rêve
Nous ignorons le sol où notre avidité se fracasse
Pourtant l'oreille collée au tronc des arbres
Nous serions capables d'entendre la nuit qui grandit
Et le silence qui seul nous sauverait
Nous serions à nouveau complices avec la vie précaire
Nous parlerions aux insectes
Nous prierions pour les plantes
Nous saisirions l'instant pour écarter les flammèches de notre folie
Et nous bénirions les gestes sobres
Qui nous rendraient à notre pauvreté originelle.
Jean Lavoué, le 7 août 2019
Photo : photoshopper24/Pixabay
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