PAROLE
DU MATIN
C'est
de ton souffle et du silence
Dont
le poème a besoin
Pour
ouvrir ses clairières
Et
libérer en toi mille éclats
Mille
oiseaux
Mais
aussi d'une poignée d'amis postés sur les lisières de l'âme
Qui
savent bien mieux que toi
Le
bruissement des ailes
Les
murmures de l'aube
La
ferveur du vent
L'écho
les aurait-il rejoints
Là où
tu perdais pied
Car
tu n'es jamais seul au lieu de l'écriture
Dans
ton sang tant d'absences de présences réelles
Tant
de mains secourables
De
rythmes bienfaisants
Vers
quelle étrange naissance
Convergent
ces bergers
Si
l'étoile en eux-mêmes
Ne
leur ouvre un chemin ?
Et
combien parmi eux de pauvres de voyants
De
boiteux souverains
Dont
la marche s'allège
Au
vitrail de ta joie ?
Sans
doute connaissent-ils
Pour
l'avoir éprouvé ce goût d'éternité
Qu'il
nous revient de mettre au monde
Au
terme de nos nuits
De
nos saisons d'errance
En
nos bras démunis.
Jean
Lavoué, Scorff Lorient, 16 décembre 2019
Photo
InspiredImages/pixabay
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