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lundi 17 février 2020

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UN CHANT AUX PAS D'OISEAU

Faut-il se dépouiller jusqu'à ce rien, cette racine nue, 
Ce trait de l'aube où le soleil se lève ? 
Mais ce sera de nuit,
Les eaux du fleuve n'auront pas fini de nous dérouter
Quand, soudain, quelques mots, à peine un souffle :
Nous nous reconnaîtrons de ce pays 
Dont le nom est hissé au faîte du silence. 

L'instant d'avant, tout était noir : l'ombre, l'oubli ;
Mais déjà se dessinaient de grands signes inconnus dans les paumes de l'attente ;
Le poème faisait provision de nocturnes lueurs, de bruissements d'ailes, 
D'instants fragiles pour se donner.

Il était là, posé, au bord des lèvres du matin,
Sans bruit et sans éclat,
Incertain encore de la joie qui naîtrait.

Avec lui laissons-nous gagner par la confiance des forêts,
Par le feu des clairières !
Choisissons les rives de l'intranquillité !
N'ayons pas peur de descendre, de ne plus rien comprendre, 
Ni de plonger sans retour dans les sillons de l'obscurité !

Il règne en soi un pays de fête, d’improbables ouvertures
Dès que nous laissons le vent aller où il veut,
S'engouffrer dans nos terres tourmentées,
Soigner nos peurs et nos douleurs,
Apprivoiser nos lisières étranges, réveiller nos émerveillements.

Pour que l'azur soulève nos rideaux, 
Pour que le ciel se penche à la fenêtre,
Il faut nous reposer, traverser les digues de l'ennui,
Cesser de nous affairer :
Il arrive alors qu'au seuil de l'inconnu,
Les premiers mots d'un chant aux pas d'oiseau
Viennent se poser sur la margelle du jour.

Jean Lavoué, le 17 février 2020.
Photo Cock-Robin/Pixabay




















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