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jeudi 19 août 2021

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Tu t’achemines à présent
Vers les plages
De ton silence.

Tu marches doucement,
Écartant
Les herbes de ta joie.

Le ciel a des complicités d’enfance,
De matins clairs,
De soirs odorants.

Tu fais la paix avec le sol,
Avec le vent,
Avec l’espace.

Tu te tiens au plus près
Des liturgies
Qui t’ont vu naître.

S’il t’arrive encore
De hausser la voix,
C’est juste pour les sources.

Marcher est un remède
Que ton corps
N’oublie pas.

Tes amis essentiels
Sans un mot
Tournent les pages.

Tu dialogues avec les racines,
Tu te courbes
Avec les étoiles.

Tu sais dire dans un souffle
L’amour
Qui te traverse.

Ce que tu as perdu,
Le voici
Au centuple.

Le poème t’invente
Un passage
Oublié.

Ce que la nuit dérobe,
Le désert
Te le rend :

Une clarté sonore,
Un orient
Habité.

Les oiseaux se consolent
En te voyant
Debout.

Les nuages d’un geste
Tracent en toi
Une voie.

Tu aperçois l’orée
Comme une aube
Indomptée.

Le vide se détourne,
L’Ouvert
Est sans effroi.

Tu as calmé d’eau pure
Le sang
De tes blessures.

Sous l’onguent des paroles
Ta douleur
S’apaise.

Tu franchis sans effort
La clairière
Sans retour.

Il n’est pas de chemin
Que le Chant
N’apprivoise.

À l’auberge sans visage
Te voici
Visité.

Jean Lavoué, samedi 18 août 2018
Photo JL 11/08/21 



















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