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Certains mots sont devenus trop lourds :
Ils ont perdu le feu,
Ils ont laissé couler la sève ;
Tandis que d'autres
Ont su rester légers,
À jamais rebelles et irrécupérables.
C'est le cas de ce mot
Que je prononce à peine
Tellement il craint la pesanteur :
Il préfère se faufiler incognito
Dans les silences du Poème.
Allègre pourtant, inutile comme la pluie, le vent
Ou comme trois pas de danse dans le soleil,
À tout instant la "grâce" se trouve accordée
Au souffle de la vie.
Aucune noirceur ne la décourage,
Ni aucune ombre :
En toutes circonstances,
Elle garde son éclat.
Comme l'oiseau,
Elle reste silencieuse après l'orage,
Comme lui, elle s'abandonne seulement
À la poussée du vent,
À la force des ailes.
Elle se nomme d'un mot qui dit oui :
On ne lui doit jamais rien,
Elle efface toute amertume,
Aucune ride sur le visage !
Et c'est pourquoi elle reste jeune,
Et c'est pourquoi, toujours, elle refleurit.
Jean Lavoué, 13 septembre 2021
Photo Maurer & Roth
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