Traduire

mardi 12 octobre 2021

 .









Où que tu ailles,
Le poème se lève
Pour marcher avec toi.

Il ne renonce à rien :
Ni à l’hiver qui vient, 
Ni à la pauvreté des mots, 
Ni à leur dénuement.

Les feuilles qui tourbillonnent,
Le fleuve, compagnon du chemin, 
La marée qui se retire
Ont pour lui des secrets de premier jour, 
Des éclats d’aube sur la mer.

Le silence ne lui suffit pas :
Il lui faut encore du vent dans les branches,
Des bourdonnements d’insectes,
Des cris d’enfants.

Même la nuit lui est propice,
La peur de l’inconnu,
La faille souveraine :
L’instant où s’engouffre soudain
Tous les oiseaux du soir !

Ni le trouble d’un visage,
Ni l’obscurité d’un cœur
Ne demeurent étrangers à son chant :
Un amour trahi,
Une espérance blessée
Le dénudent et l’envoient au désert.

Et nous allons ainsi chacun,
Nos vies durant,
Au bras d’un poème,
Si souvent endormis
Tandis que lui veille au seul instant
Où nos yeux tout à coup s’éclairent.

Avec lui, de la souche la plus sombre
À l’inattendue clairière 
Peut toujours surgir
La lumière. 

Jean Lavoué, 11 octobre 2021
Photo, J.L. 11/10/21













Aucun commentaire:

[URL=http://www.compteur.fr][IMG]https://www.compteur.fr/6s/1/6057.gif[/IMG][/URL]