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Où que tu ailles,Le poème se lèvePour marcher avec toi.Il ne renonce à rien :Ni à l’hiver qui vient,Ni à la pauvreté des mots,Ni à leur dénuement.Les feuilles qui tourbillonnent,Le fleuve, compagnon du chemin,La marée qui se retireOnt pour lui des secrets de premier jour,Des éclats d’aube sur la mer.Le silence ne lui suffit pas :Il lui faut encore du vent dans les branches,Des bourdonnements d’insectes,Des cris d’enfants.Même la nuit lui est propice,La peur de l’inconnu,La faille souveraine :L’instant où s’engouffre soudainTous les oiseaux du soir !Ni le trouble d’un visage,Ni l’obscurité d’un cœurNe demeurent étrangers à son chant :Un amour trahi,Une espérance blesséeLe dénudent et l’envoient au désert.Et nous allons ainsi chacun,Nos vies durant,Au bras d’un poème,Si souvent endormisTandis que lui veille au seul instantOù nos yeux tout à coup s’éclairent.Avec lui, de la souche la plus sombreÀ l’inattendue clairièrePeut toujours surgirLa lumière.Jean Lavoué, 11 octobre 2021Photo, J.L. 11/10/21
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