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dimanche 9 janvier 2022

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Et si le silence se faisait en toi aussi fin qu’un brin d’herbe,
Aussi léger que le souffle tendre qui le caresse,
Si tu te laissais comme lui abriter par le soleil,
Alors ne naîtrais-tu pas de l’humus,
N’éprouverais-tu la fécondité du sol où tes racines puisent leur sève ?

Le monde est trop vaste pour toi
Pour que tu ne communies avec lui autrement que par l’infime :
La légèreté d’un pétale de lumière, 
L’eau du fleuve dont tu ne saisis que l’instant,
La moindre feuille insignifiante emportée par le vent
Ou l’aile de l’oiseau lorsqu’elle te frôle.

Tu n’as d’autre onction à recevoir
Que celle accordée par ce ciel aux murmures indicibles
Et par ce monde auquel, de toutes tes fibres, tu participes :
La bénédiction éclatante et joyeuse de la vie qui te traverse,
La jubilation de n’être que ce que tu es,
Fragile, mortel,
Porté par cet amour insensé, offert, injustifiable 
Dont tu ressors lavé,
Dans la nudité des premiers jours. 

Jean Lavoué, 8 janvier 2022.
Photo JL - Le Blavet, 18/12/21
















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