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Les mots ont trop servi,
Leur peau s’est usée,
Le sens s’est perdu ;
Nous allons parmi les ruines
De signes obscurcis
En quête d’un indice
Qui nous consolerait.
Nous cherchons un sol ferme,
Un rocher fraternel,
Une demeure pour le souffle,
Un silence habité.
Mais il nous faut marcher,
Aller toujours plus loin,
Sans ombre secourable,
Sans pierre où se poser.
Nous avons vraiment soif
D’une parole nue
Ou d’une épaule amie,
Pour nous désaltérer
Mais c’est en tâtonnant,
En perdant nos appuis,
Que le chant se dévoile,
Que la voie s’éclaircit.
Ainsi, veillant sur elle,
Nous préservons la source
Et l’aidons simplement
À ne pas s’éteindre en nous.
Sur nos chemins nomades
Nous sommes confirmés
Et sans nous retourner
Nous recevons la flamme,
L’indicible lumière
Du matin accompli.
Jean Lavoué, 4 juillet 2022
Photo SplitShire/Pixabay
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