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mardi 5 juillet 2022

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Sais-tu que marcher simplement
Peut suffire à sauver le Poème en toi
A lui donner son rythme
Ses brusques éveils
Son glissement de pas
Ses arrêts sur un fil
Son élan furtif

Sais-tu qu’une maison peut abriter
Tous les sentiers de la forêt
Tous les rivages de l’océan
Tous les secrets de l’univers
Tous les oiseaux du cœur 
Qu’elle peut laisser grandir tous les soleils de l’âme

T’avancer silencieux 
Tel un funambule un livre à la main
Avec souplesse et légèreté
Lenteur et gravité
Peut devenir à l’instant même
Ta danse lumineuse
Ta liturgie sereine
Ta fugue matinale

Lorsque d’une écriture fine
Tes pieds caressent la terre telle une étoffe végétale
Mille fleurs apaisées chantent dans ta mémoire

Sais-tu qu’en te laissant ainsi tirer
Par les mots qui te cherchent
Héler par les images de ton ciel intérieur
Tu franchis l’espace ouvert de ton propre risque
Tu lâches tout tu rends grâce à la nuit
Et tu t’attaches à l’essentiel

Jean Lavoué
www.enfancedesarbres.com

Ces encres et couleurs sur papier sont, respectivement, celle de gauche de Gao Jianfu, Poète du Sud, 1932 ; et celle de droite de Chen Shuren, Oies sauvages et roseaux, 1928 (L'Ecole de Lingnan © Hong Kong Museum of Art)

















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