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Quand le poème pèlerine
Avec sa besace pleine de trous,
Compagnon du manque,
Déserté des mots familiers,
Orphelin du souffle,
Tu t’en remets simplement avec gratitude
À la nudité du brin d’herbe
Et tu relis les brassées de joie
Qui te furent accordées en chemin…
JL 9 janvier 2023
Et si le silence se faisait en toi
Aussi fin qu’un brin d’herbe,
Aussi léger que le souffle qui le caresse,
Si tu te laissais comme lui abriter par le soleil,
Alors ne naîtrais-tu pas de l’humus,
N’éprouverais-tu la fécondité du sol
Où tes racines puisent leur sève ?
Le monde est trop vaste pour toi
Pour que tu ne communies avec lui
Autrement que par l’infime :
La légèreté d’un pétale de lumière,
L’eau du fleuve dont tu ne saisis que l’instant,
La moindre feuille emportée par le vent
Ou l’aile de l’oiseau lorsqu’elle te frôle.
Tu n’as d’autre onction à recevoir
Que celle accordée par le ciel aux murmures indicibles
Et par ce monde auquel, de toutes tes fibres, tu participes :
La bénédiction éclatante et joyeuse de la vie qui te traverse,
La jubilation de n’être que ce que tu es,
Fragile, mortel,
Porté par cet amour insensé, offert, injustifiable
Dont tu ressors lavé,
Dans la nudité des premiers jours.
Jean Lavoué, 8 janvier 2022.
Photo JL - Le Blavet, 18/12/21
www.enfancedesarbres.com
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