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Le poète Jean-Pierre Boulic me fait la joie d’écrire cette note de lecture à paraître dans Le Journal des Poètes (Belgique). À propos du recueil rassemblant un choix de poèmes autour de la figure de l’arbre partagés ici ces cinq dernières années.
Jean LAVOUÉ
Écrits de l’arbre dans le soleil
Éditions L’enfance des arbres (3, place vieille ville – 56700 Hennebont)
136 p (15 €)
L’arbre est bien semblable à l’humain, nous confie le poète. Et il a tant à lui dire, à ce « simple passant/sur cette terre », afin qu’il porte de bons fruits ou encore « l’or pur de [ses] branches ». Mais il faut se faire voyant dirait quelqu’un…Puis retrouver le regard de l’enfance qui sait accueillir la clarté et sa limpidité pour voir justement un « soleil gravé/dans le cœur des passants ».
La suite de poèmes « Écrits de l’arbre dans le soleil » (de 2018 à 2023) que nous partage Jean Lavoué vient heureusement enrichir ses « Carnets de l’enfance des arbres » dont nous avions souligné, en son temps, que la poésie de l’auteur porte « Tous les attributs de la terre/Où [elle] a planté [ses] racines ».
Peut-être le poète nous propose-t-il, cette fois-ci, de retracer et sertir les principaux thèmes (insistons plutôt, les valeurs proprement dites) qui le nourrissent. On se doit de citer la part du silence tant désiré, la parole des saisons et la nécessaire alliance d’un « pacte avec la terre », les impératifs d’une reconnaissance de la nature et de son respect, le chant de l’intime, la quête spirituelle sans laquelle rien n’a de sens et enfin l’amitié – oui, peut-être nous fait-il mieux entrer dans son secret lorsqu’il délivre ce magnifique distique : « Délivre-toi de tout ce qui n’est pas/Ce sacre de l’instant ». Jean Lavoué a bien compris en effet que « La clarté ne viendra pas d’en haut/Mais de [ses] mains ouvertes ». Beau message de confiance en l’humain, face aux maux du temps, aux détresses qui hantent le monde !
Ce recueil est d’amour pour « les noces du vivant ». Quand on avance au cœur de la futaie où « nous ne ferons plus qu’un avec l’azur et ses nuages », il est permis d’observer que « Chaque arbre distille sa lumière ». Ils ne sont plus les jours nus et gelés, les printemps se sont éclairés. On entre en conversation avec de fervents confidents qui s’invitent à nous parler, notamment Christian Bobin, Philippe Forcioli et aussi l’homme « célébrant passionné de la beauté du monde »… car il y a, nous rappelle Jean Lavoué, un impératif majeur à marcher confiant malgré notre ignorance, notre vulnérabilité.
Nous sommes faits pour l’insoupçonné et l’inattendu : « Sous l’écorce desarbres/J’écoute triompher la sève ». Le vent de la tempête sera dépassé, les cicatrices de l’hiver demeureront, la mort visitera chacun, mais « les paroliers célestes », les « compagnons de patience et tisserands de vie »auront toujours droit de cité au royaume de « l’enfance des arbres ».
D’une élégante et légère conception, les dessins d’Isabelle Simon sont « poreux aux murmures du silence ». Une belle confidence.
Jean-Pierre Boulic
Disponible à L’enfance des arbres, 3 place vieille ville, 56 700 Hennebont au prix de 15 € + 4,50 € de port ou pouvant également être commandé dans toutes les librairies. (jlavoue@gmail.compour commande par virement 07 89 98 98 28))
https://www.editionslenfancedesarbres.com/
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