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De nos réseaux
Nous pouvons faire des armes
Ou bien des bouquets de mots
Pour réjouir le cœur
Mais il nous faut entendre
La colère qui emplit les rues
Toute cette force de vie
Mise à nue
Parce que non reconnue
Toute cette avidité
Celle pulsion crue du vol et de l’envie
N’est-elle pas le miroir de la notre
Apparemment si ordonnée
Ce nihilisme destructeur
Ne l’avons-nous pas nous-mêmes engendré
Nous qui depuis des décennies
Ne cessons de détruire le sol du vivant
Sous les pieds de nos enfants
Comment leur rendre
Les gestes de confiance en l’avenir
Et les mots de l’espérance
Dont ils manquent cruellement
La terre est à tous
Et cependant partout s’élève
Le cri de ghettos humiliés
Dans quel terreau perdu
Pourra encore pousser
Le petit coquelicot de l’amour
Pour quelles mains tendues
Apprendrons-nous à renoncer
À l’inutile qui nous encombre
Notre pays est un brasier qui a soif
Non pas d’argent roi
Ni du cumul inégal des richesses
Mais du partage de l’eau sacrée de la vie
Quand rassemblerons-nous les coupures de nos journaux
Non comme traces de notre crime à tous
Mais comme ferments de ce qu’entre humains
Nous avons à offrir de plus beau
Notre manque irréductible
Notre vulnérabilité à fleur de peau
Les fleurs de notre compassion
Nos blessures où poussent des ailes
Jean Lavoué, Le Blavet, 3 juillet 2023
Photo JL 3/07/23
www.enfancedesarbres.com
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1 commentaire:
Merci de ce message raisonnable dans un monde devenu fou, depuis quarante ans de démolition de tout ce qui nous relie. Du plus public, les transports, l’hôpital, etc. au plus intime, l’imaginaire commun, le temps passé ensemble au même endroit, c’est la rage de détruire qui possède nos « responsables ». Nous récoltons tou.tes ce qu’ils ont semé.
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