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C’est au cœur d’un été pluvieux
Une goutte de fraîcheur
Dans le brasier des jours
Notre planète est en feu
Mais toi Bretagne
Tu te souviens encore
Des tempêtes de noroît
Éclaboussant tes côtes
De bouquets d’allégresse
Tes marées puissantes
Remontent toujours
Jusqu’aux premières écluses
Et les oiseaux blancs tracent encore
Sur le nuancier des nuages
De grands signes dans le ciel
Sous les assauts du vent
Les arbres penchent
Vers leurs souvenirs
Gardant bien au frais
Leurs racines tournées vers la mer
Les chemins semblent abandonnés
Et les plages désertes
Mais c’est ici pourtant
Sur le parapet d’un continent qui suffoque
Que s’envisagent encore
Des saisons à taille humaine
Terre exposée
Au souffle du désert
Tu sais que tu le demeures toi aussi
Et c’est pourquoi tu goûtes intensément
Ces mémoires miraculées
Tes ardoises sont lavées
Par des pluies de grandes eaux
Et tu te sens revivre
Dans l’exultation des hortensias
En chaque village
En chaque demeure traversière
Autrefois tu te plaignais parfois
Des averses insolentes
Mais aujourd’hui tu bénis
Ces sautes d’humeur juvéniles
Nul ici n’a partie liée
D’abord avec le soleil
Mais plutôt avec la vague
Avec le rocher qui lui tient tête
Avec l’eau chantante des rivières
Avec les saules et les berges
Abritant sous l’herbe tendre des jours
D’étincelants secrets.
Jean Lavoué, Le Blavet, Hennebont le 3 août 2023
Photo JL 3/08/23
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1 commentaire:
La fraîcheur des arbres est un cadeau inestimable.
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