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C’est sous l’obscurité des grands arbres
Que tu éprouves le mieux
Le feu vif de l’été
La forêt est ton domaine
L’ombre majuscule
Où s’enfoncent tes pas
Comme la racine
Comme ton pays
Tu plonges dans le contre-jour
Dès que le soleil grimpe au zénith
Tu n’attends nulle révélation
D’une lumière verticale
Mais de cette poussée du vivant
Née le la roche et de l’humus
Ce feu puissant et caché de la terre
Tu aimes la lenteur
Des sous-bois odorants
Leur parure de fougères et de mousses
Et cette humidité ici qui les protège
Quand les nuages désertent
Toi tu retrouves ce toit végétal
Cette demie clarté dont tu fais ta demeure
Les mots s’y épellent
À hauteur de cimes
Nés d’une musique de fond
Aux harmoniques ombragées
Imperceptible et souveraine
Les ronces n’ont pas encore envahi le chemin
Mais voici qu’un arbre noueux
Emporté du talus par les pluies
Et les bourrasques des derniers jours
S’impose devant toi de toute sa masse de feuillages effondrée
Il faut te frayer un passage dans la végétation touffue
Puis te servir du marche-pied de ses lierres vigoureux
Pour retrouver une fois l’obstacle franchi
La voie libre du sentier ouvert
C’est peut-être cette petite parabole
Qu’il te fallait entendre ici
Face à l’insurmontable
Il existe toujours un passage
Et c’est dans l’obscurité du chemin
Que se trouve la grâce
De la vraie lumière.
Jean Lavoué, Bois de Saint-Caradec, Hennebont, 9 août 2023
Photo JL 9/08/23
www.enfancedesarbres.com
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