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Si elle partage volontiers
Son panier de fruits
La poésie aime avant tout se retirer
Dans les coins les plus reculés
Du verger aux astres secourables
Si elle s’éloigne ou se cache
C’est pour mieux y goûter
Les éclats d’amour et la perle des yeux
Qui furent au firmament des jours
Messagers de lumière
Ces instants éphémères demeurent à jamais
Dans les terres obscures
Où leur semence fut déposée
Quand la rencontre a vraiment lieu
Nul autre sol où mûrir
Que celui dont l’horizon
S’élargit à l’infini du cœur
Chacun croit s’y reconnaître
Comme l’unique destinataire
De ce poème tombé du ciel
Mais c’est une véritable symphonie
Qui fait suite au printemps
Dans les allées tremblées des arbres
Tous les fruitiers ont rendez-vous
Avec les mots venus au jour à la dérobée
Même les ronciers et leurs épines
Approuvent aux lisières du champ
Cette remontée de pétales et de sources
En ces minutes bénies où l’invisible
Communie avec la douceur de l’air
Sous l’ombre des ailes et l’auvent des racines
Seule la pluie du silence inonde de splendeur
Cette germinaison de l’âme au bout des branches
L’aube promise n’a pas d’autres bras
Que ceux qui épousent ce clair-obscur
Zébrant la futaie des rencontres
C’est ici qu’il faut sans cesse renaître
Dans l’entrelacs des herbes sauvages
Et des troncs
C’est là qu’il faut élever
Un chant de clarté et de grâce.
Jean Lavoué, bois de La Chesnaie, 14 août 2023
Photo JL 14/08/23
www.enfancedesarbres.com
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