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mardi 15 août 2023

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Si elle partage volontiers 
Son panier de fruits
La poésie aime avant tout se retirer
Dans les coins les plus reculés
Du verger aux astres secourables 

Si elle s’éloigne ou se cache
C’est pour mieux y goûter
Les éclats d’amour et la perle des yeux 
Qui furent au firmament des jours
Messagers de lumière 

Ces instants éphémères demeurent à jamais
Dans les terres obscures
Où leur semence fut déposée

Quand la rencontre a vraiment lieu
Nul autre sol où mûrir
Que celui dont l’horizon
S’élargit à l’infini du cœur

Chacun croit s’y reconnaître
Comme l’unique destinataire
De ce poème tombé du ciel 
Mais c’est une véritable symphonie
Qui fait suite au printemps
Dans les allées tremblées des arbres

Tous les fruitiers ont rendez-vous
Avec les mots venus au jour à la dérobée 
Même les ronciers et leurs épines
Approuvent aux lisières du champ
Cette remontée de pétales et de sources 

En ces minutes bénies où l’invisible 
Communie avec la douceur de l’air  

Sous l’ombre des ailes et l’auvent des racines 

Seule la pluie du silence inonde de splendeur
Cette germinaison de l’âme au bout des branches  

L’aube promise n’a pas d’autres bras 
Que ceux qui épousent ce clair-obscur
Zébrant la futaie des rencontres 

C’est ici qu’il faut sans cesse renaître
Dans l’entrelacs des herbes sauvages 
Et des troncs 
C’est là qu’il faut élever 
Un chant de clarté et de grâce.

Jean Lavoué, bois de La Chesnaie, 14 août 2023
Photo JL 14/08/23
www.enfancedesarbres.com 







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