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samedi 19 août 2023

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J’écris pour le premier passant venu
En le suppliant de ne pas prendre
Pour lui seul la clef de mon chant  

Nous sommes reliés
À tant d’étoiles
Qui nous espèrent 

Mais la seule qui nous touche
Nous la portons durement au cœur

Le poème a des éclats d’enfance
Et des rires qui nous convoquent tous
Au cirque des années 

Élargissons la piste en nous-mêmes 
Pour retrouver au-delà de la main qui écrit
Celle qui désigne en nous la beauté du monde

Lorsque j’égrène les arpèges du vent
Ce ne sont pas les doigts qu’il faut tenter de saisir
Mais ce chant silencieux enfoui en toutes choses

Il faut devenir soi-même 
Ce marcheur sans mot
Qui se perd dans la nuit du réel

On y voit comme en plein jour
La clarté du vivant
Dont chacun n’est que l’humble serviteur

Tu foules alors sans te hâter
Les chemins buissonniers
Où tu glanes chaque jour
Ta gerbe de signes inutiles

Éluder ce qui doit l’être
Voici toute ta partition 
Devenir aussi taiseux que le sentier
Se glissant entre les touffes d’herbe

Comme le fleuve ou l’arbre
Ou les oiseaux de mer
Qui même s’ils n’écrivent rien
Ne cessent de t’inspirer

S’il reste encore des bouts de phrases  
Griffonnées à la hâte sur la bancelle des heures  
Empresse-toi de les effacer 
Pour les apprendre par cœur 

Elles sèmeront d’autres feux
Sur les levers du jour
D’autres aveux gravés 
Sur les paumes de la joie. 

Jean Lavoué, le Blavet, 18/08/2023
Photos JL 18/08/23
www.enfancedesarbres.com









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