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J’écris pour le premier passant venu
En le suppliant de ne pas prendre
Pour lui seul la clef de mon chant
Nous sommes reliés
À tant d’étoiles
Qui nous espèrent
Mais la seule qui nous touche
Nous la portons durement au cœur
Le poème a des éclats d’enfance
Et des rires qui nous convoquent tous
Au cirque des années
Élargissons la piste en nous-mêmes
Pour retrouver au-delà de la main qui écrit
Celle qui désigne en nous la beauté du monde
Lorsque j’égrène les arpèges du vent
Ce ne sont pas les doigts qu’il faut tenter de saisir
Mais ce chant silencieux enfoui en toutes choses
Il faut devenir soi-même
Ce marcheur sans mot
Qui se perd dans la nuit du réel
On y voit comme en plein jour
La clarté du vivant
Dont chacun n’est que l’humble serviteur
Tu foules alors sans te hâter
Les chemins buissonniers
Où tu glanes chaque jour
Ta gerbe de signes inutiles
Éluder ce qui doit l’être
Voici toute ta partition
Devenir aussi taiseux que le sentier
Se glissant entre les touffes d’herbe
Comme le fleuve ou l’arbre
Ou les oiseaux de mer
Qui même s’ils n’écrivent rien
Ne cessent de t’inspirer
S’il reste encore des bouts de phrases
Griffonnées à la hâte sur la bancelle des heures
Empresse-toi de les effacer
Pour les apprendre par cœur
Elles sèmeront d’autres feux
Sur les levers du jour
D’autres aveux gravés
Sur les paumes de la joie.
Jean Lavoué, le Blavet, 18/08/2023
Photos JL 18/08/23
www.enfancedesarbres.com
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