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jeudi 9 novembre 2023

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Un roman posthume de Christian Bobin, rédigé jusque dans les derniers instants de sa vie depuis l'hôpital, doit être publié début 2024, ont annoncé lundi 6 novembre les éditions Gallimard. Le Murmure est prévu le 1er février. "Commencé chez lui au Creusot en juillet 2022, poursuivi sur son lit d'hôpital durant les deux mois précédant sa mort le 23 novembre 2022, Le Murmure appartient à ces œuvres extrêmes écrites dans des conditions extrêmes", indique l'éditeur dans son programme de parutions. Gallimard voit dans ce texte "la trace d'une course entre l'amour et la mort".

"Des livres beaux de part en part" 

Christian Bobin est décédé à l'âge de 71 ans, un mois et demi après la parution d'une anthologie d'un millier de pages intitulée Les différentes régions du ciel et du dernier roman publié de son vivant, Le Muguet rouge. "J'adore ces deux étiquettes qui me sont collées : simple au risque d'être naïf, et obscur au risque d'être hermétique", confiait-il à l'AFP.
"Je rêve que les livres ne soient jamais maltraités, comme certains qui, aujourd'hui sur les tables, ressemblent, à la lettre, à des paquets de lessive. (...) Je rêve que les livres soient beaux de part en part", affirmait encore Christian Bobin.





Christian Bobin : "J'écris pour trouver ce que je pense"

France-Culture 07/11/2019

"Il est possible que nous soyons, chacun de nous, psychiquement, spirituellement, comme des terrains toujours en danger d'inondation : inondations de mots, de traumas, inondation de savoirs inutiles, d'images aveuglantes et que c'est dans la rareté ou dans le peu, que l'immense à la chance de revenir, de resurgir."

"Ce qui compte, à mon avis, c'est d'essayer d'être vivant, et pour être vivant, il faut parler et pour parler vraiment, il faut amener le silence dans sa parole, et amener le secret de sa vie dans cette parole sans le dévoiler, le faire juste vibrer. Il faut faire vibrer la peau de tambour d'un secret qu'on a dans le coeur, sans le dire, parce que ça serait l'anéantir et s’anéantir soi-même : le faire juste vibrer, c'est ce que j'appelle  "risquer".

"Le refus est peut-être la somme des conventions et des obéissances à laquelle nous répondons depuis le berceau ou presque. Aujourd’hui on vante beaucoup les exploits du corps physique, les aventures de marins ou d’alpinistes. Mais, la plus grande aventure est peut-être de s’oublier soi-même, de négliger cette somme d’interdits qui est en nous et d’aller vers l’autre. Je crois que c’est ça la plus grande aventure. Le plus bel exploit humain, c’est de susciter la naissance d’un vrai sourire sur les lèvres de quelqu’un qui vous fait face : ce sourire c’est le portail qui s’ouvre." 












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