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jeudi 11 janvier 2024

 





Tu touches une fois encore
Au précaire
Au vulnérable en ta vie 
Et tu te souviens 
Que ce verbe chancelant 
Se trouve à la racine même 
Du mot prière 

Alors tu t’en remets à l’arbre
À sa sève 
À sa force secrète 
Qui lui vient de plus loin que lui 
Afin qu’il continue 
Si cette grâce lui est donnée 
De porter du fruit
En toutes saisons
En ce verger de vie 
Dont tu n’es que l’humble gardien 

Tu as dû t’en remettre 
En urgence 
Aux mains soignantes 
Pour tenter de calmer ce cœur 
Dont le rythme s’affole 
Sans raison ni pourquoi 
Tu crois au baume
De leur geste protecteur 
À leur vigilance attentive 
Et à leur discernement secourable 

Ainsi tu t’avances 
Confiant dans ta nuit
Abandonné au souffle d’un amour
Qui sait ce qui est bon pour toi
Comme pour ceux qui t’entourent
C’est son silence ardent
Et sa douce volonté 
Dont tu espères
L’accomplissement en toi 

Te reviennent soudain de si loin
Ces mots chantés autrefois
Par Michel de Certeau
Ton vieux compagnon de route 
À l’âme restée si jeune 
« Ce m’est tout un
Que je vive ou je meure 
Il me suffit que l’amour me demeure »
(Jean-Joseph Surin)

Jean Lavoué, 11 janvier 2024 
Photo JL 16/05/23











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