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dimanche 15 novembre 2009









Est-ce poésie

Est-ce chemin d'éveil


Je capte l'évidence

Je cherche à tout propos

La fluidité de la Source

Et la clarté du vent


Je lis le jour

Entre les feuilles


Je me découvre

Respiré










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samedi 14 novembre 2009

Dieu parmi nous •|• Rencontres - Sélection audio

Rencontre avec Jean Sulivan  : L'instant L'éternité
Dieu parmi nous •• Rencontres - Sélection audio

"La sève des arbres est parente du sang"

Jean Sulivan
La traversé des illusions












J'aime les paroles

Qui s’inspirent d’autres paroles

au point qu'elles se fécondent


J’aime qu’une feuille

Murmure aux autres feuilles

La rhapsodie du vent


J’aime qu’une feuille

Tout à coup se détache

Et l’éclair d’un instant

Eprouve pour de bon

La nervure du Vent
 
 
 
 
 
 
 
  "La feuille sait qu'elle appartient à l'arbre. Mais où commence l'arbre? Il commence à la feuille. Et la feuille elle-même? Il peut se faire que la feuille s'aperçoive subitement qu'elle est l'arbre, dans le langage des feuilles. Encore ne doit-il pas s'agir d'une conscience purement objective. C'est quand la feuille se sent arbre dans le langage des feuilles que sa conscience vitale est d'emblée transformée ; dès lors son sentiment vital ne se laissera plus influencer par le cycle des saisons. Il y a là une autre conscience."


Karlfied Graf Dürckheim
 
 
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vendredi 13 novembre 2009










Se souvenir est inutile

Bien que des traces d’origine

Hantent encore la mémoire



Durer

Dans l’attente improbable

Du mot qui va germer



Revenir sur les lieux

Où la parole une fois

S’est faite entendre



La tenir pour oubliée

Perdue à jamais

Et pourtant dans les remous du Souffle

L’entendre qui va dire









« S’il en restait encore un dixième, il serait brûlé à son tour comme la souche du térébinthe et du chêne lorsqu’ils sont abattus. De la souche, pourtant, sortira une race sainte. »




Isaïe 6, 13









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jeudi 12 novembre 2009










Seules les forces qui relient

Nous grandissent



Relier c’est agréer le dissemblable

L’eau et la racine

Le nuage et la branche

Le soleil et la terre

Le tronc noueux et le vent



Faire converger le temps

Voir le ciel sous l'écorce

Adouber l’impossible


 
 
 
 
 
 
 
 
 
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mercredi 11 novembre 2009









Il n’a laissé aucune trace sur le rivage

Aucun écrit où nous aurions pu mettre

Nos pas dans ses pas

Nos voix dans sa voix


C’est qu’il nous voulait libres

Pour un autre sacrement

Sans obligation aucune de ressembler


Nomades un jour à nouveau nous serions

Sans tables de la loi gravées

Sans bâton pour frapper le rocher


Présents sous le ciel autrement

Passants du souffle et de la joie mêlés













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mardi 10 novembre 2009













Le jour a des clartés soudaines

Où le ciel se précipite


Le feu met peu de temps

A parcourir les plaines

Le soleil accompagne


A l’autre bout du monde

Un vieil arbre comprend

Que nulle écorce ne le sépare


Par tous les pores

Il communie


 
 
 
 
 
 
 
 
 
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lundi 9 novembre 2009


       Caen, La vallée des jardins, 8 novembre 2009






La foi,

Ça ne se donne pas

Ça ne s’étire pas

Ça ne s’apprend pas

Ça ne s'arrache pas

Ça ne s’invente pas

Ça ne se fabrique pas


Ça s’enracine







"Pourquoi le greffon a-t-il pris sur tel arbre de la prairie, non sur celui-ci qui lui ressemble? Chaque arbre a son histoire, sa singularité. La grâce.

Jean Sulivan









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dimanche 8 novembre 2009








Ecrire

Ce joug si léger


La vérité se tient-elle

A la pointe de la racine

Ou de la cime


Quelquefois le poème s’efface

Sans laisser nulle trace


Rien que l’immense lumière

D’un silence disparu









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samedi 7 novembre 2009








Même lorsque dure

L'éclipse du poème


Tu te contentes de jouer

Ta partition inutile


Ton rôle silencieux

De serviteur de la Parole




C'est alors que tu ne cherches plus

Que tu trouves la chose simple







"Le "Règne de Dieu" n"est rien que l'on puisse attendre ; il n'a ni hier, ni après-demain, il ne viendra pas "dans mille ans" - c'est l'expérience d'un coeur : il est partout, il est nulle part... Quelles sont les bonnes nouvelles ? La vraie vie, la vie éternelle est trouvée - elle n'est pas promise, elle est là, elle est en vous : comme la vie vécue dans l'amour..."




Nietzsche




















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vendredi 6 novembre 2009










Pourvu que tu sois

De plain-pied

Dans l'humus du chemin


Les racines se souviennent









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jeudi 5 novembre 2009









Nous vivons nous autres

d'un autre testament

d'une autre parole

annoncée


Notre regard

n'a pas l'assurance des pierres

mais le ciel toujours

lui tient lieu d'horizon







"Survivre au désir

Porter la soif

      plus loin que l'oasis


A l'orée de l'ombrage

     et du bruissement

Céder à l'âpre ivresse

     de l'immense"


François Cheng

Double chant








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mercredi 4 novembre 2009



 Strasbourg, 1er novembre 2009
                                         








Pourquoi les morts

nous suscitent


Pourquoi les morts

nous déroutent


Pourquoi les morts

ne parlent bien

qu'aux enfants








"Les mots ont une peau, un visage, ils frémissent de tous les mouvements du corps. Il s'agit moins de regarder et de comprendre, à distance, que d'être saisi par un rythme de souffle, de se mettre en marche... L'enfant spontanément reçoit le choc du monde et le rejoue à sa manière unique... Vienne le temps qu'un seul poème né du silence vous donnera autant que tous nos livres bavards."

Jean Sulivan



















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mardi 3 novembre 2009








Pourquoi les morts

semblent-ils nous faire signe


Pourquoi

se servent-ils d'oiseaux

posés sur le rebord des jours


Pourquoi

nous parlent-ils par gestes

à travers la vitre du temps









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samedi 31 octobre 2009











Pourquoi les morts





Pourquoi les morts se tiennent

au commencement

de la parole


Pourquoi sont-ils

dans le frémissement

du chant


Pourquoi

font-ils le monde

plus vivant








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vendredi 30 octobre 2009








Parfois le poème t’appelle

Tu en soupèses la plus infime lettre



Tu ne sais pas vraiment

Ce qui fait poids en lui



L’espace le silence

La marge blanche

La trace oubliée



Tu vois ce qui demeure

Le jour réconcilié


 
 
 
 
 
 
 
 
 
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jeudi 29 octobre 2009









Une poignée d’amis

ancrés dans l'arbre de la Parole

valent plus que tous les candélabres

Illuminant la nef



Quand cesseras-tu

De vouloir éclairer du dehors

Ce qui ne saurait luire

Qu’au-dedans










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mercredi 28 octobre 2009








Peut-être n’écriras-tu jamais

Le livre pour lequel tu appris

A dessiner le premier mot



Et même si tu le tenais

Un jour entre tes mains

Tu saurais immédiatement que la Parole

T'entraîne encore plus loin



Au-delà du soleil indicible

Qui te rive matinal à la table

Comme un pain partagé

Autour duquel tout gravite








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mardi 27 octobre 2009





Dimanche soir, tandis que je photographiais ce bal errant des mouettes sur l'étang qui brûlait, un petit garçon s’est approché de moi. Il portait une coquille d’œuf brisée dans les mains. « Tiens, me dit-il, avant de rejoindre ses parents en courant : c’est un cadeau pour toi ! Dedans, il y avait un bébé oiseau... Il est parti...»







Comment rester à hauteur de l’enfant

Que tu as été



Comment prendre l’instant

Pour demeure à jamais



Comment ne plus craindre la mort

Emporté par les ailes de la vie



Comment accueillir l’humble parole

Pain quotidien d’amour







"Il faut casser les mots

Comme on casse une tirelire

Ou des œufs de Pâques

Pour voir ce qu’il y a dedans"



François Varillon








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lundi 26 octobre 2009








Quand le bruit des pluies te protège

Des gestes coupants de l’été

Tu laisses aller le vent

Jusqu’à la nuit des racines



Tu t’en remets

A ses frôlements de bourgeons

Ses éclats de printemps

Ses lumières adoucies








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