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vendredi 27 avril 2012

lundi 23 avril 2012

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C’est à être du monde que nous sommes conviés : 
mais non pas comme un étant parmi les autres, 
une chose, un objet, fermés sur soi ; 
pas davantage comme un sujet pensant tout maîtriser 
en lui et autour de lui ; 
plutôt comme un ciel sans idée, 
une vacuité parfaite, 
une clairière ouverte où viennent vibrer 
tous les chants d’oiseaux du monde.


JL
















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samedi 21 avril 2012








Nous abordons le domaine du Souffle et du Poème 
le plus souvent avec le même encombrement mental 
que celui avec lequel nous abordons toutes nos relations. 


La frontière de l’ego empêche le soleil d’entrer. 
Nous sommes avec nous-mêmes comme en terre étrangère. 
Nous ignorons le sel, l’étoile et la lumière : 


comment  laisserions-nous la main de l’amour
nous bénir, nous guérir, nous toucher ?


JL
















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vendredi 20 avril 2012

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Il n’est au fond qu’un seul amour. 
Le sentons-nous vraiment, 
l’éprouvons-nous parfois dans l’éclat de la grâce ? 


En ce domaine le silence est roi. 
L’avons-nous quelquefois approché ?


JL








Villars-en-Val, Joseph Delteil












mercredi 18 avril 2012


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Nous ne sommes séparés que par l’écran mental de nos pensées. 


Il suffit d’entrouvrir la porte, 
un seul instant, 
pour laisser le soleil de l’amour entrer.


JL
















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mardi 17 avril 2012

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La parole circule entre nous, de brèches en brèches. 
Ce n’est pas par ce que nous avons que nous nous rencontrons, 
mais par ce que nous ignorons. 


Pourvu que nous le laissions respirer, prendre son envol. 


JL
















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lundi 16 avril 2012

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Où apprendre à méditer ainsi ? 
Par où entrer dans l’expérience même ? 
Oubliée la peur, la faute, la honte zébrant les jours.


Rien qu’un immense éclat de joie solaire,
impénétrable, qui partout irradie. 


Comment se sentir jusqu’à ce point aimé 
sans raison, choisi sans motif, 
appelé sans autre but que de disparaître en tant que moi, 
sans autre mission que ne n’être plus séparé ?


JL
















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samedi 14 avril 2012

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J’approche du lieu indicible. 
On n’est jamais seul près du mystère. 
Et pourtant la solitude s’épaissit. 


Comment saisir ce tourment ? 
Même dans la main de Dieu les pensées sont solitaires et têtues. 


Jusqu’à la douce renonciation où elles ne sont plus  que ballet silencieux ; 
amitié privée des mots mais non du chant.


Tempête balayant comme une pluie de soleil les rives de l’âme.


JL
















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vendredi 13 avril 2012

Joseph Delteil
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Comment entrer dans le Poème sans voir ? 
Dans la chair de l’existence ? 


Une fois pour toutes devenir présent 
à ce qui de toutes parts échappe, 
et qui pourtant se trouve miraculeusement contenu.


Voilà l’expérience souveraine qu’il te faut faire et refaire. 
Sans jamais la commander, 
mais en l’accueillant au contraire comme un fruit nécessaire. 


Oiseau. Pomme. Branchages. Fleurs extasiés. 
Petit crapaud que la main salue. 
Fourmilière ignorée. 


Où se trouve le tenant de l’âme ? 
En quel lointain de la mémoire les mots 
qui ne renonceront pas ?


JL
















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jeudi 12 avril 2012

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La terre est sans fin. 
Aussi ta demeure. 


Tu n’en finis pas de retourner les solitudes de ton domaine. 
Berger des grandes transhumances. 


Tu veilles aux présences effacées. 
Tu en gardes les traces. 
Au plus haut de l’être. 


Tu ne signerais pas si la voix ne se faisait entendre.
Tu portes le feu qui a troué la nuit et qui n’en finit plus. 


Où sont les témoins d’un tel retournement ?


JL
















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mercredi 11 avril 2012

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Toujours dans le désir d’entendre plus loin, 
un son plus étranger qui te reconnaîtrait. 


Tu emportes avec toi l’empreinte de ton devenir. 
Rien n’est à consommer. 
Tout est gratuit. 


Seulement déposé comme un ciel contenu 
qui n’en finirait pas de s’épouser 
à l’infini.


JL
















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mardi 10 avril 2012

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Chaque fois trouver l’espace où se perdre, 
le lieu sans lieu. 


Empli pourtant de toutes présences. 
Traversé. 


Tout communique dans les demeures de la mémoire. 


Pourvu que tu atteignes à l’intensité du poème :
son chant ailé que tu ne connais pas. 


JL
















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lundi 2 avril 2012

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Il nous revient à chacun de trouver les voies de passage et d’exode 
pour retrouver ensemble ce que nous avons à devenir 
pour être enfin humains. 


Tant de chemins restent pourtant praticables. 
Tant de voies se dépouillent de leurs illusions. 
Tant de sagesses et de religions sont soumises à l’écartèlement 
qui fait craquer le noyau dur recouvrant le trésor inouï. 


C’est à ces craquements qu’il faut porter écho. 
C’est à ces brèches qu’il convient de s’en remettre. 
Là où croît le danger croît aussi ce qui sauve !


JL
















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dimanche 1 avril 2012

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Le compagnonnage des moines mendiants et des poètes 
ne nous fait pas peur. 
Nous soupesons leurs silences. 
Nous voyageons entre les rares mots qu’ils prononcent. 
Nous entrevoyons l’espace qui les révèle à eux-mêmes.


JL
















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