Si l’oiseau chaque matin n’ensemence
ta demeure
Si le ciel ne fait doucement
effraction dans ta nuit
Si le chant du monde ne parvient
jusqu’à toi
Tu n’auras jamais assez de murs
Pour protéger ta nudité
Tu restes le passant insouciant de
tes rêves
Le gardien ténébreux de ta vie
Vaine est la poignée que tu tournes
Inutiles le crayon le pinceau la
portée
Si déposant ton être au creux du
jour
Ouvert au point de ne faire qu’un
avec lui
Tu n’es pas tout entier déjà saisi
par la beauté
Jean Lavoué
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