Ce rien qui nous éclaire,
Cette lumière fragile
Sur les branches encore nues,
Et cette simple audace d’oser lever
les yeux
Pour ne faire qu’un avec le jour,
En laissant les heures sombres
Se corrompre d’elles-mêmes
Dans les allées perdues.
Goûter à la joie franche,
Son archet silencieux,
Au bonheur d’être ici
Sans prêter attention aux myriades
d’écrans,
Ces écrins du scandale distillant le
poison
Où notre cœur s’essouffle ;
Attentifs seulement à la fraîcheur de
l’air,
Au si peu qu’il nous faut pour être
dans le chant,
Peut-être sans projets, sans preuves
et sans aveux,
Mais vivants ici-même d’une gloire
surgie
Au feu d’une éclaircie, d’un sourire
imprévu,
Avec le seul désir de le reprendre
pour tous
De l’offrir sans détour aux passants éblouis.
Jean Lavoué
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