Il n'y a que se perdre,
Se risquer sans recours,
S'élancer sans se retourner,
Sauter à pieds joints la barrière,
Plonger cul par dessus tête, disait
l'amie Christiane Singer
au bord de son grand naufrage,
Pour toucher enfin au noyau brut de son
existence,
Sentir trembler en soi l'âme
incandescente,
La fine pointe insoumise,
Quand la mort cesse d'être
l'ennemie,
Qu’un dernier pied de nez la concilie,
Et que soudain le fil ténu de la vie
Se découvre, inespéré,
Etre celui de la merveille
!
Jean Lavoué, Ce
rien qui nous éclaire, L’enfance des arbres 2017
Depuis le 1er
mars, nous sommes entrés dans le temps du grand silence :
à cette date, en
2007, Christiane Singer écrit son dernier fragments d’un long
voyage : « Voilà. Le carnet de bord est clos. Le voyage – ce
voyage-là du moins – est pour moi terminé. A partir de demain, mieux ; à
partir de cet instant, tout est neuf. Je poursuis mon chemin.
Demain, comme
tous les jours d’ici ou d’ailleurs, sur ce versant ou sur l’autre, est
désormais mon jour de naissance »
Avant d’honorer
le 4 avril les dix ans de cette grande Présence de Christiane entre nous, juste
essayer de se tenir de plain-pied avec elle dans l’instant de sa naissance…
.
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