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jeudi 9 mars 2017

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En deuil de fraternité, nous marchons, sans trop y croire,
Vers les rives d’un fleuve qui nous emporterait
Au-delà de nous-mêmes : de nos démons familiers,
De nos peurs secourables, de nos ténèbres sans été,
Vers des saisons que nous pourrions encore fêter
Et vers des peuples dont la ferveur nous réconcilierait.

Aux miroirs de nos propres bassesses,
Serons-nous capables encore d’aller debout,
Humbles et dignes face aux vents,
Vers des audaces et des matins,
Sans redouter leur jeunesse trop ailée ?

Comptables de mérites dérisoires,
De passe-droits sans scrupules,
Ne le sommes-nous pas tout autant de ces esprits rebelles
Que partout, sans le savoir, nous avons semés ?
Nous n'avons pas su prendre soin de nos graines,
De nos enfances aux mains germées,
De nos plaines confiantes,
De nos seuils pleins d’allant et de promesses.

Nous sommes seuls, à présent,
Pétrifiés au carrefour de l’histoire,
Ecartelés sur la rosace du temps,
Au rendez-vous cependant de ces rêves
Que nous avions cru enterrés à jamais.
Qui nous aidera à soulever leur sauvage sagesse,
A laisser aller en nous leur inquiétant poème,
Serons-nous assez fous pour pouvoir avec eux
                                          Tout recommencer ?


Jean Lavoué












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