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dimanche 16 juillet 2017

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L’oreille du Vent

Le désert, c'est toujours au devant de toi qu'il s'étend
Où plutôt, étonnamment, à l'intérieur de toi.

Lorsque tu regardes en arrière,
Tu ne crois pas les avoir éprouvées vraiment
Ces longues traversées stériles.

Où peut-être se sont-elles effacées
Des rives de ta vie ?

Mais après chaque poème partagé,
Chaque risque pris avec la parole,
Oui, tu te demandes vraiment si le Chant sera une fois encore au rendez-vous.

Et c'est là ton désert,
Tes étendues sans prise,
Ton renoncement assoiffé, 
Ton abandon de sable 
Et ton détachement solaire.

Pas de manne à conserver,
Nulles réserves pour la route !

Mais revenir sans cesse, les mains vides 
Le cœur habité, le souffle confiant,
À ce lieu sans lieu,
En ce chemin sans chemin,
Qui te rend capable, tout en l’ignorant,
De pressentir un passage,
D'éprouver cet arrière-fond mystérieux,
Cet abime fécond,
Ce sol absolument silencieux où,
Le temps d'un instant,
Tu te sens devenir l'unique proie du Vent.


Jean Lavoué







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1 commentaire:

veron a dit…

C e poème me touche tout particulièrement;la photographie est très suggestive ,attirante .douloureuse à la fois .elle dit la douleur.j'aime l'attente humble qui habite ce texte qui ne ressemble pas du tout aux autres que j'ai lu récemment .Merci

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