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jeudi 21 juin 2018

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Nous marcherons longtemps dans les couloirs de l’aube,
Cherchant le moindre indice, agrippés par la nuit         
Dans le blé incertain de nos moissons futures,
Entrebâillant le jour, guettant chaque fissure
En voulant clarifier l’ombre qui nous tenaille,
Heureux de chaque pas dans les trouées du vent.

Nous nous étourdirons de ces allées sonores
Vers les grèves du monde dont nous cherchions les rives,    
Les estuaires ouverts sur d’autres frondaisons,
Les matins de lumière dont nous étions l’aubier
Et l’esquisse brûlante et la sève promise.

Nous serons de partout un peuple en transhumance
Au vif des sanctuaires érigés sur la mer,
Nous n’aurons que nos mains pour écarter l’orage
Et que nos pieds mendiants pour tracer un chemin.

Nous serons libérés de ces rites obscurs
Qui nous donnaient le chant tout en le recouvrant,
Nous irons le front haut et le souffle en bataille
Caresser les galops d’une mer en furie,
Nous serons de cet hymne aux mélopées sauvages
Le refrain sans coutures,
Le grain et le sillon.


Jean Lavoué, La Chesnaie, 21 mai, Lundi de Pentecôte

























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