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mercredi 24 avril 2019

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Trois jours n'auront suffi
À nous consoler de son Absence ;
Cinq ans ne nous permettront pas
de combler l'irrémédiable perte ;
Notre deuil n'est pas à notre mesure :
Nous savons qu'aucun printemps n'en fera refleurir les branches calcinées.

Au Sri Lanka, en Méditerranée,
Un peu partout dans le monde,
Des générations se souviendront à jamais
De ces vies soudain brisées,
De cette entaille vive dans la chair du bonheur ;

Quelques décennies auront suffi pour anéantir
Plantes et animaux, insectes et oiseaux de toutes espèces :
Nos récits fondateurs, tout en nous les confiant, louaient leur profusion...
Quelle vie subsistera sur notre planète si l'eau vient à manquer ?

Ce que nous avions construit s'efface,
Ce dont nous étions les gardiens disparaît ;
Demeure pourtant l'invincible espérance,
Ce souffle qui nous traverse,
Cette petite joie increvable,
Cet amour indicible
Ce très léger tremblement de l'éternité dans le temps ?

Ainsi allons-nous d'assurances en dépouillements,
De conquêtes en déroutes,
Cahotant sur nos chemins d'humaines pauvretés,
Réconfortés par une Parole plus forte que nos défaites,
Ensoleillés par une Présence dont la tendresse est mystère,  
Soudain réconciliés par un silence
Plus puissant que nos peurs.


Jean Lavoué, La Chênaie, 23 avril 2019
Photo La Cathédrale de Rodin











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