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POUR
NAÎTRE EN HIVER
Dans le
jardin des prophéties
Laisseras-tu
le vent
Accomplir
ses promesses ?
Feras-tu
confiance aux branches tordues
Aux
oiseaux dispersés
Aux
feuilles mortes
Aux
herbes folles
Ou bien
ne croiras-tu qu'aux allées rectilignes
Aux
murets protecteurs
Et aux
graviers proprets
Comme on
en voit où reposent les morts ?
Sur le
front des nuits
Il y eut
un matin fait d'envols de clartés de soleils
Comment
le saurais-tu
Si de
l'ombre tu n'avais gardé que la peur ?
L'éprouves-tu
dans ta chair
Qu'au
fond du plus pauvre du plus dépouillé
Du plus
dépourvu de lumière
Peut
naître un printemps ?
Pas de
naissance en toi
Si tu ne
consens aux mains gercées au gel
À la
détresse des troupeaux
Si tu ne
creuses en toi un abri pour l'hiver
Regarde
l'arbre il est ton maître
Lui qui
cache encore sous la rude écorce
Même aux
jours les plus courts
Des
ruisseaux de sève
Une
symphonie d'enfance et de bourgeons à naître.
Apprends
de lui
Qu'il n'y
a pas de jubilation sans errance
Pas de
ciels ni d'azur
De fleurs
aux mille éclats
Sans
obscurité des racines
Pas de
joie souveraine
Sans
déroute
Ni sans
dénuement !
Jean
Lavoué, 11 décembre 2019
Photo
SplitShire/Pixabay
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