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vendredi 6 décembre 2019

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                 Pour demeurer



C'est à l'instant où tu t'effaces
Ne le savais-tu pas 
Que peut naître un poème

Ce feu dans la cheminée
Qui brûle depuis des siècles
Sa flamme est toujours jeune 

Toi aussi tu mènes par le licol 
La vie en sa danse légère 
Tu l'élèves à l'instant même
À son présent éternel 

L'ange tu ne le situes pas
Il est là où tu t'écartes 
En toi quand tu fais le vide 

Hier encore les arbres flambaient dans l'azur et le gel
Aujourd'hui les branches dénudées 
La pluie les nuages et le vent 
Le vieux mur écroulé dans la nuit
Qui au matin crie misère

Tu connais toi aussi tour à tour
La douleur et la jubilation 
L'amour incandescent mais aussi le désert 
L'absence qui brûle tes lèvres
Et la brèche reste à vif 

Et c'est ainsi que tu es traversé
        Plain-cœur 
               Tu participes

Tu sais que tu es né de source et de nuit
Tu retournes à ce rien 
Tous tes jours accomplis 
Témoin de ce miracle auquel tu fus convié
Ton être à jamais relié 

Tu cueilles en tes yeux 
Des fleurs de soleil 
Et souvent tu le sens
Cela c'est pour toujours 

À ne rien vouloir retenir
À te livrer sans détour à tout ce qui t'arrive 
Tu découvres en toi
Le ferment du silence 
Le souffle qui guérit 
L'Aube d'une joie. 

Jean Lavoué, 6 décembre 2019 
Photo JL La Chesnaie, 6/12/19






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