Pourquoi de pauvres mots
Auraient-ils le pouvoir
De nous mettre en communion avec l'instant insaisissable
C'est qu'ils sont notre chair
Notre nourriture ardente
Et le signe tangible
De notre présence au monde
Nommer les berges du silence
Les oiseaux le chemin
Suffit à nous relier aux arbres
Aux fougères aux racines
Aux ronces insoumises
Et nous voici remis à ce monde sauvage
Dont nous sommes les hôtes
Aux côtés des granites et des schistes patients
Des tiges frémissantes
Des battements d'ailes de grives ou de mésanges
Comment aimer sans nommer ?
Comment voir poindre le jour
Sans reconnaître l'aube
La gloire du soleil
Et le ciel qui s'entrouvre
Ses clairières promises
Et l'étoile pâlissante ?
Quand nous donnons un nom
Aux nuages et au vent
Au tremblement de l'onde
À l'herbe qui s'incline
Le temps n'existe plus
Nous voici accordés
Au chant de l'univers
Nous sommes à la juste place
Dont la vie nous fait ici-même
Le cadeau sans pourquoi.
Jean Lavoué, 23 août 2020
Photo JL 22/08/20
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