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lundi 24 août 2020



Pourquoi de pauvres mots

Auraient-ils le pouvoir

De nous mettre en communion avec l'instant insaisissable 

C'est qu'ils sont notre chair

Notre nourriture ardente

Et le signe tangible 

De notre présence au monde 

 

Nommer les berges du silence

Les oiseaux le chemin

Suffit à nous relier aux arbres

Aux fougères aux racines 

Aux ronces insoumises 

Et nous voici remis à ce monde sauvage

Dont nous sommes les hôtes

Aux côtés des granites et des schistes patients

Des tiges frémissantes

Des battements d'ailes de grives ou de mésanges

 

Comment aimer sans nommer ?

Comment voir poindre le jour

Sans reconnaître l'aube

La gloire du soleil

Et le ciel qui s'entrouvre 

Ses clairières promises

Et l'étoile pâlissante ?

 

Quand nous donnons un nom

Aux nuages et au vent

Au tremblement de l'onde

À l'herbe qui s'incline

Le temps n'existe plus 

Nous voici accordés 

Au chant de l'univers 

Nous sommes à la juste place

Dont la vie nous fait ici-même

Le cadeau sans pourquoi.

 

 

Jean Lavoué, 23 août 2020 

Photo JL 22/08/20



















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