Comme rose en hiver
Se livre aux promesses de l’instant,
Nous aussi, nous nous en remettons aux mains guérisseuses
Pour demeurer encore un peu dans la splendeur des jours :
Dans nos matins vulnérables,
Nous n’avons guère d’autre choix !
Nous veillons avant tout aux mélodies du silence
Dont nous connaissons par cœur
Les offices et les heures :
Ces ancrages dans la beauté et l’abandon nous sauveront
Y compris de nous-mêmes,
De nos questions et de nos peurs.
Nous espérons laisser surgir encore ça et là
Les bourgeons lumineux d’un poème,
Leur accorder de fleurir en nous,
De nous sortir des ombres lancinantes,
De nous comprendre et de nous alléger.
Nous entrons davantage dans la grande communion
De ceux que les soins prodigués
Ont un jour mis à genoux ;
Ils sont nombreux ceux parmi nous
Qui apprendront à épeler ici-même,
Dans ces buissons couverts d’épines,
Les voyelles de l’espérance !
Des amis célèbrent au loin
Les noces de leur pauvreté ;
Par tant de signes et d’élans,
Nous nous sentons reliés.
Rejoignant leur impuissance,
La nôtre se fait fraternelle
Et nous devenons, les uns pour les autres,
Simples membres soleilleux de la présence.
Pourvu, dans cette fragilité sans recours,
Qu’un amour inconnu nous visite
Et nous voilà séduits par la haute tendresse
Qui n’attend rien de nous en retour
Sinon la douce acceptation
De nous sentir enfin consolés.
Jean Lavoué, 30 janvier 2022
Photo : JL La Chesnaie, rose pour accueillir l’année, 2/01/22
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