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lundi 14 mars 2022

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Je suis heureux de vous partager cette amicale recension de Jean-Pierre Boulic à propos du très beau recueil de poésie d’Alain Vircondelet, biographe d’exception, édité par L’enfance des arbres…
JL

Alain Vircondelet
Des choses qui ne font que passer
L’enfance des arbres 2022, 120 p., 16 €

Lire et interpréter les signes multiples des temps est une des fonctions de la poésie. Et son art est bien celui des images et des couleurs pour voir et dire le monde à travers le prisme de la création. Le nouveau recueil « Des choses qui ne font que passer » d’Alain Vircondelet l’exprime simplement, de façon souvent fulgurante, sur un chemin qui trace et emprunte celui du train au cœur des saisons toujours en recommencement : « Aux premières lueurs,/Le galop du train/Réveille les terres au repos », « l’océan vert », où surgissent « Les phosphorescents sillages/Des étoiles invincibles ! ».
En de multiples voyages, l’étrave du train file à travers aubes et l’or des soirs, donnant à son poète l’opportunité de contempler « Le plain-chant/Des vergers en fleurs !» ou « la fierté docile/Des éoliennes ». Les champs, les talus, l’arbre seul, une forêt, les amandiers, les nuages, les oiseaux, une plante,… tout devient figure à s’émerveiller. Cependant la solitude survient sur cet itinéraire désormais marqué par l’Épreuve de « La ronde têtue/Des crabes » et encore leur « sourd remuement » ou les ronces qui obscurcissent la perception des lieux.
Face au péril qui le menace, le poète médite alors sur ses jours et nuits, ne cessant de « croire/Aux dons des lumières », cherchant l’étoile qui le guide sans cesse, en attente d’un jour neuf et que peuvent lui révéler le courage des talus et la germination des graines. Pourtant la souffrance vibre au long de pages poignantes comme « Ont claqué les mauvais chiffres du corps » ; en revanche, une promesse le tient en haleine, soutenue par une foi « Que nulle épreuve/Ne saurait abolir » peut-être par la grâce d’une Présence que révèle le « sourire des terres traversées ». Sourire qu’il faut savoir entrevoir, joie de l’âme ouverte à la lumière.

Ce très beau recueil approfondit le discernement d’un homme confronté à d’angoissants événements de l’existence, mais « le chant complice du vivant » et même sa gloire, comme s’accomplissent les choses, lui donnent force et sens. Au lecteur, il est partagé une poésie de ferveur laissant entendre que « chaque nuit retient des traces d’aube/Et de musique ». Quelle belle espérance ! Peut-être que les recueils de poèmes d’Alain Vircondelet se font  rares dans son œuvre conséquente. Peut-être ne s’agit-il que de choses qui ne font que passer… Mais « la splendeur de la vérité » fleurit parmi tous ses mots auxquels le poème donne une saveur d’éternité.

Jean-Pierre Boulic

A propos des ouvrages d’Alain Vircondelet

« De sa veille minutieuse naît une méditation.  Une œuvre à part dans le tohu-bohu du siècle », Eric Ollivier, Le Figaro

« Il faut dire qu’il y a dans vos poèmes quelque chose qui veille sereinement… »,  Marguerite Duras

« Odeurs, saveurs, couleurs, rien ne lui échappe », Bruno Villien, Le Nouvel Observateur

« Il vit dans la forêt magique des poètes », Le Canard Enchaîné

« De fulgurantes intuitions », Bulletin des Lettres

« Styliste, l’un des premiers dans notre langue », Joël Schmidt, Réforme

« Il faut prêter attention à cette voix, un peu rauque, un peu sourde : elle ne nous parle que de l’essentiel », Le Soir

« Il remue en l’homme ce qu’il y a de plus secret, de plus authentique, de mieux partagé, les rêves immémoriaux, les gestes premiers », Le Figaro

« Un talent pour dire l’indicible des êtres », Catherine Lalanne, Le Pèlerin

« Ce qui aimante votre écriture : un goût du Ciel et donc de la vie réelle », Christian Bobin
















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