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lundi 4 septembre 2023

 


Merci, cher Luc Vidal, pour cette note de lecture chaleureuse consacrée à l’œuvre de l’artiste graveur, Serge Marzin, et au recueil que nous avons réalisé ensemble à partir de son ensemble de gravures « Passio Vegetalis » ! Gratitude pour ton approche sensible de ce travail commun.

JL






Sur Passio Vegetalis* de Jean Lavoué avec des gravures de de Serge Marzin, aux éditions Des Sources et des livres, Assérac. 


Cette Passio Vegetalis de Jean Lavoué est un livre qui indique un rendez-vous secret du poète avec le éléments de la terre et du ciel, leurs conjugaisons imprévues, inédites, peut-être : « Le ciel de tes racines / La forêt de ton cœur ». Ces deux vers qui ponctuent l’envoi du premier poème sont des lieux d’où naissent la poésie de cette Passio. La forêt comme un miroir du ciel ne caractérise-t-elle pas le poème, la poésie de Jean? Les gravures créées par Serge Marzin qui accompagnent le livre confirme mon propos. 

Arbres de vie, arbres de rêve avec leurs branches libres écrivent aussi le désir du poète d’être autre. Jean me l’a dit, c’est à partir des gravures de Serge Marzin qu’il composa ces poèmes-hymne au végétal. Le poète est un homme de saisons. Il dialogue avec les paroles du mot et les paroles de l’arbre. Une relation d’ordre personnel s’installe au fil du recueil entre l’arbre et le poète. « Garderez-vous assez de sève ? »... L’arbre, c’est le frère méconnu qu’il faut aimer et protéger. C’est, au fond l’enseignant fondamental selon le poète qui offre patience et sagesse. La poésie s’apparente à un vivant recours, un secours d’envergure et dit par les mots et leurs alliances l’arbre, ce maître des noces du vivant, du dialogue ininterrompu entre le ciel et la terre. 


Pour Jean Lavoué, il me semble qu’il va chercher dans le pays des arbres et des songes les raisons mêmes de sa propre poésie. Le jardin permet à l’homme de devenir autre, oiseau, rouge-gorge, vent des alliances, couleurs de vie et cri d’homme. Le printemps souhaité par le poète comme printemps fabuleux doit être alors insoumis. N’est-il pas d’ailleurs cet élan vital et la secrète Espérance dans la création poétique de l’auteur? 


Serge Marzin, le graveur illustrateur de ces pages a offert au poète ce qu’il lui fallait, ce qu’il désirait et ce qu’il voulait, en définitive. Ces œuvres s’inscrivent dans un réel dialogue avec les poèmes aux soleils blancs de Jean. Cet hommage végétal prend, probablement naissance dans le secret de l’âme du graveur et les mots du poète se sont greffés au chant-passion de la croix de l’arbre, symbole de vie. Ces gravures du livre représentent les stations du chemin de croix. Les deux auteurs de cette Passion possèdent un excessive et juste sensibilité. Le graveur a écrit, à sa façon, avec son burin un poème sans mot. Le poète, quant à lui a gravé les mots dans le bois noueux de ses poèmes et de son cri d’homme sur le papier de la nuit. La couverture est faite d’une gravure taille d’épargne sur bois couleur rouge. Et ce rouge symbolise le sang de l’écriture et la vie et le poème. 


Un livre ce n’est pas qu’un texte écrit, c’est un style avec ses métaphores souveraines, un chant d’alliance entre la musique du dedans et la musique du dehors, une forme qui épouse le fond d’être au monde. Jean Lavoué a raison d’écrire que les arbres sont des soleils posés / sur nos armoires d’or. 


Luc Vidal, 1er septembre 2023, Nantes. 


* Je signale au lecteur de se pencher sur l’autre livre de Jean Lavoué paru à L’enfance des arbres : Écrits de l’arbre dans le soleil. Illustré par Isabelle Simon. 

 

Photo Serge Marzin, Artiste Graveur Buriniste. https://sergemarzin.fr/















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